Le principe des surfaces, par rapport aux données vecteur classiques (points, lignes, polygones) est d’être continues sur toute l’emprise de travail. Dans une couche vecteur de points, il n’y a aucune informations stockée sur tous les endroits où il n’y a pas de point. Dans une couche de type surface, tous les endroits possèdent de l’information: là où il n’y en a pas on stocke l’information qu’il n’y en a pas! (NODATA).
Nous avons vu comment créer une surface raster das l’article précédent. Les rasters sont constitués de cellules carrées de même taille partout. L’inconvénient de ce type de surface c’est le volume de données en rapport avec la taille de cellule: plus la taille de cellule est petite, plus le volume du fichier augmente.
Une manière de réduire a taille, et par conséquent le temps de traitement et d’affichage, est de faire des cellules de taille différente: là où il y a de l’information on utilise de petites cellules pour stocker correctement la structure détaillée des entités géographiques, là où il n’y a pas d’information on utilise une seule et grande cellule. Pour pouvoir faire ceci, il convient d’utiliser des cellules triangulaires à la place des cellules carrées : on construit ainsi un réseau triangulaire irrégulier (TIN).
Créer une surface vecteur TIN
Dans ArcGis vous disposez de l’outil « Créer un TIN » dans la boîte à outils 3D Analyst->Gestion de données->TIN
La surface créée apparaît visuellement comme une surface raster et peut être utilisée telle quelle dans ArcMap et ArcScene.
La différence réside dans la structure de l’information: à la place de pixels raster on a des triangles.
Créer une surface vecteur TERRAIN (Jeu de données de MNT)
Un jeu de données de MNT (Terrain Dataset en anglais) est une surface TIN multi-résolutions créée à partir de plusieurs sources de données stockées en tant qu’entités dans une géodatabase (sources lidar, sonar,photogrammétriques). Les MNT résident dans la géodatabase, à l’intérieur du jeu de données où sont stockées les entités utilisées pour leur création.
Les MNT ne contiennent pas vraiment les données mais plutôt les règles des classes d’entités participantes, semblables à des topologies.
Les règles du jeu de données de MNT contrôlent la manière dont les entités sont utilisées pour définir une surface. Ainsi, une classe d’entités qui contient les lignes de falaise peut être utilisée dans une règle selon laquelle ses entités sont des lignes de fracture rigides. Cela produira l’effet escompté, à savoir la création de discontinuités linéaires (des « marches ») sur la surface.
Les règles indiquent également le mode de participation d’une classe d’entités selon la plage d’échelles. Il se peut que des entités soient nécessaires uniquement pour les représentations de surface de moyenne échelle à grande échelle. Vous pouvez utiliser des règles afin d’empêcher toute utilisation à petite échelle, d’où une amélioration des performances.
Un jeu de données de MNT au sein d’une géodatabase fait référence aux classes d’entités d’origine. Il ne stocke pas, à proprement parler, une surface en tant que raster ou TIN. Au lieu de cela, il organise les données en vue d’une récupération rapide et dérive une surface TIN à la volée. Cette organisation implique la création de « pyramides » de MNT utilisées pour n’extraire rapidement que les données nécessaires à la génération d’une surface du niveau de détail requis dans une zone d’intérêt donnée, à partir de la base de données. Le niveau de pyramide approprié est utilisé par rapport à l’échelle d’affichage actuelle ou peut être choisi par l’utilisateur dans des fonctions d’analyse.
L’apport de ce « format » dans ArcGis est considérable, non seulement par le fait qu’il permet d’intégrer plusieurs couches de données différentes pour « fabriquer » le modèle de terrain, mais aussi par la puissance et vitesse de traitement « à la volée ». Si vous avez à utiliser un MNT pour votre travail, cette option de travail a été conçue pour vous!
MAIS…, et oui, il y a un mais et un grand. C’est un format d’avenir, mais pas tout à fait de présent. Il ne peut pas être chargé dans ArcScene et pas non plus dans la vue 3D d’ArcGis Pro. Comme il est généré à la volée, rien n’a été prévu dans les visualiseurs 3D d’ArcGis pour faire ce travail. Si vous en avez un, il faut le transformer en couche statique (raster ou TIN) pour pouvoir le charger dans une vue 3D, en attendant un jour une version d’ArcScene et d’ArcGis Pro qui le prenne en charge.